Les trois dernières journées offrent des duels acharnés à distance entre 5 équipes. Un peu d’autorité et de fair-play sont indispensables pour des matches crédibles.
Ce qui s’est passé ces derniers temps pour les matches du bas du tableau est très grave. Sans entrer dans les détails, que tout le monde connaît, ces matches qui opposent les clubs menacés à leurs adversaires et qui se jouent à domicile, deviennent un calvaire pour les visiteurs, mais aussi pour les arbitres et les médias. Cela dure depuis des années au vu de tout le monde : les derniers matches des clubs menacés qui se jouent à domicile doivent être gagnés, n’importe comment. Tout est permis presque pour glaner les trois points et fuir la zone du danger.
Pratiquement, tous les clubs sont concernés avec une pression forte qui s’exerce sur l’adversaire et l’arbitre bien avant le match. Le jour du match, il faut aller au stade et voir comment on intimide l’adversaire dès son entrée aux vestiaires. Ce n’est pas nouveau, ça devient une «tradition», pourvu que l’on empoche les trois points. L’arbitre? Dans la plupart des cas, acculé par l’atmosphère de terreur qui règne, et avec les forces de sécurité qui offrent le service minimum et n’interviennent pas comme il faut, finira par céder.
Il faut voir comment les dirigeants des clubs menacés se comportent quand ils jouent à domicile. Sur les plateaux télé et face aux caméras, ils sont au sommet du fair-play, mais dans les vestiaires, bon nombre d’entre eux font tout pour gagner : cris, insultes, des «hors-la-loi» ramenés pour terrifier l’adversaire, provocations et quand ça ne marche pas, ils crient au scandale.
Ces matches de fin de saison de bas du tableau deviennent au fil des saisons dangereux et en même temps lassants. Dans la quasi- majorité des cas, le club recevant l’emporte par tous les moyens. On n’a pas un match de foot au sens propre du terme. Bien au contraire, c’est une démonstration de force (de banditisme) qui s’accompagne de toutes les infractions que vous pouvez imaginer. Ces trois dernières journées vont être décisives pour le CAB, la JSK, le CSHL, l’UST et l’ESM, les plus concernés par la relégation. Avec des confrontations directes risquées et qu’on redoute. Aujourd’hui, et dans notre championnat, on a peur non seulement des dérapages classiques, mais aussi pour les vies humaines. Il y a tellement de terreur et de menaces, devenues choses courantes, que la vie des joueurs et de l’arbitre n’est plus en sécurité. Ce n’est pas fictif, c’est une réalité. A la Ligue de football professionnel et, surtout, au bureau fédéral d’agir et de mettre de l’autorité pour que ces matches de bas du tableau se jouent dans des conditions de sécurité pour l’adversaire et l’arbitre. Pourtant, les textes et les sanctions existent, il faut juste les appliquer.